Clair comme du jus de pipe comme disait mon père.

On va parler ce matin de clarification, ou d’éclaircissement, un processus qui fait partie de la circulation des tissus en histologie et qu’on accomplit typiquement avec un solvant.

Dans le processus de circulation, on doit prendre un tissu, qui contient de l’eau et des lipides et le rendre compatible avec la paraffine utilisée pour l’enrobage, qui elle n’est pas miscible avec ces composantes. On commence par déshydrater le tissu avec de l’alcool qui en retire l’eau. On poursuit le processus en utilisant un solvant qui désalcoolise le tissu, solvant qui est lui compatible avec la paraffine. Ce solvant va dissoudre les graisses et les lipides pour que la paraffine puisse les remplacer et procurer une structure semblable à celle du tissu frais. Mais le solvant doit faire quelque chose d’autre aussi; il doit modifier l’indice de réfraction du tissu de manière à le rendre transparent car le pathologiste lui va l’examiner au microscope.

Le tissu est composé de plusieurs structures qui ont toutes des indices de réfraction différents, c’est-à-dire qu’elles « courbent » la lumière différemment lorsqu’elle passe au travers. De la même manière qu’une lame de microscope de verre est transparente, on la voit quand même car son indice de réfraction est différent de celui de l’air qui l’entoure, lui aussi transparent. Le clarifiant va devoir donc modifier l’indice de réfraction de ces structures de manière à le rendre semblables et proches de celui des protéines qui composent le tissu. Ainsi, celui-ci devient transparent. Si on ne faisait pas ça, certaines structures du tissu seraient opaques car la lumière passant au travers d’elles serait courbée différemment de celle des structures alentour.

La coloration qui suivra va ensuite modifier l’absorption de la lumière par les différentes structures qui composent le tissu, ce qui permettra de les visualiser et de les identifier au microscope.

J’espère que cette démonstration est claire!